D'après R. Stuveras, l'apparition du putto-cupidon est liée à l'avènement d'une nouvelle sensibilité ouverte au charme de l'enfance. En revanche, la dénotation du putto comme cupidon se caractérise par les paroles du savant allemand Furtwängler « d'allumer et encourager la passion, conduire le dialogue amoureux ». Mais pour définir l'emploi du terme putto-cupidon dans ce mémoire, il s'agit d'établir une définition proprement dite du putto et du cupidon. Une réelle définition s'attacherait plutôt au livre de R. Stuveras au détriment d'une définition venant de l'encyclopédie trop peu parlante. Le terme putto serait utilisé de par sa multiplication mais également par la réduction de la forme de l'adolescent. Dès l'origine, Éros se ferait appeler à la fois putto et cupidon mais ce qui réunirait les deux termes prévaudrait dans son utilisation d'un angle humoristique. Celui-ci ne pouvait cependant pas s'imposer dès l'abord car la statuaire du IVe av J.-C. a traité l'éphèbe par prédilection. Plus loin, la principale incarnation d'Éros au IVe siècle est le mélléphèbos, dont Lysippe (390-305) a fait un si gracieux archer. En opposition au putto-cupidon aux tendances humoristiques, il faut noter le statut intermédiaire du mélléphèbos : « création intermédiaire dans un sens non seulement logique mais chronologique ». Le terme putto-cupidon subit plusieurs étapes dans son évolution. Le mélléphèbos, ce garçonnet, ou tout jeune adolescent, fut une étape intermédiaire qui ne s'imposa pas, due à l'expressivité moindre du personnage qui joua certainement contre lui. En conclusion, c'est le putto qui se révéla à maints égards le successeur de l'adolescent ailé. Dans le principe de l'évolution du putto, il y eut toutefois de menues insuffisances de celui-ci comme successeur de l'adolescent. Il lui échappa le domaine des valeurs civiques, qu'illustrait, en Grande-Grèce, l'ange des combats. Mais il ne marqua pas également, de la même manière que l'adolescent, les modalités du sentiment amoureux. Dans la victoire du putto sur l'adolescent, la présence de celui-ci ne fut pas éliminé. Il n'est pas ignoré de la production des terres cuites hellénistiques. Nous montrerons comment ces démonstrations du cupidon furent exemplaires pour la signification des symboles qu'elles dégagent et pour quelles tendances religieuses et décoratives elles eurent un impact.
Number of pages : 57
Publication date :
Editor : Connaissances & Savoirs