Cécile Sorel a été le symbole d’une époque, celle des "grandes cocottes" (ou grandes coquettes) dont on imagine difficilement aujourd’hui à la fois la notoriété et l’influence. C’était juste avant l’apparition des premières grandes stars que le cinéma fera naître à partir de 1940. Sa notoriété lui conférait d’ailleurs un rôle de représentation à l’étranger où elle incarnait l’élégance, la culture, mais aussi une certaine forme de légèreté à la française. Sa vie se découpe en trois grandes étapes : d’abord une longue carrière à la Comédie-Française (1904-1933), puis dans le théâtre de variétés et au music-hall avant, en 1950, de devenir… religieuse dans le tiers-ordre franciscain. Il était temps de raconter les extravagances en tous genres de cette femme au parcours exceptionnel et plein de surprises, au cœur du Tout-Paris des arts, des lettres et de la politique (autour d’elle, on croise Barrès, d’Annunzio, Proust, Coco Chanel, Clemenceau, Colette, Mussolini, Rostand, Guitry…), libre dans ses amours, moderne dans ses opinions, à la fois frivole et perfectionniste, légère et exigeante, curieuse de tout, grande comédienne, pouvant tout se permettre puisqu’on lui permettait tout, défiant la vieillesse et les médisances avec arrogance et courage, puis se mettant entre les mains de Dieu… sans renoncer pour autant à son excentricité.