Quel rapport y-a-t-il entre la physique quantique et la thérapie brève stratégique ? Ces deux disciplines, apparemment si distantes, laissent entrevoir une même vision du monde. Quand on pratique la thérapie brève depuis de longues années, on se rend compte d’une chose essentielle : Il ne sert à rien d’étudier isolément le comportement d’un patient. Celui-ci n’a de sens que dans un environnement incluant d’autres personnes : famille, amis, collègues, etc. Ces personnes sont reliées les unes aux autres et s’influencent mutuellement. Le thérapeute, en lien avec le patient, se retrouve ainsi relié à cet environnement humain en interaction et en interdépendance.De leur côté, les physiciens ont étudié les plus petites particules de matière en tentant de les isoler. Donc en supprimant toute interaction. Ils rencontrèrent alors ce qu’ils nommèrent : « le problème de la mesure ». Selon le choix du dispositif d’observation utilisé, donc selon le choix de l’observateur, la particule change de comportement : tantôt elle se conduit comme un corpuscule, tantôt comme une onde. Les physiciens durent admettre qu’ils étaient inexorablement reliés aux minuscules particules qu’ils s’efforçaient d’isoler. La relation – leur relation à l’objet observé – s’était invitée dans leurs travaux.Ainsi, par des voies bien différentes, la physique quantique et la thérapie stratégique questionnent les fondamentaux de notre mode de pensée occidental. S’il faut renoncer à l’objectivité, voire à la causalité, que pouvons-nous connaître du monde ? Comment penser notre relation à l’environnement, notre relation aux autres ? Ces questions en entraînent une autre, bien plus vaste encore, à savoir : qu’est-ce que l’esprit ? Réflexion sur l’art de résoudre les problèmes humains et « d’habiter le monde », ce livre propose une vision du monde fondée sur la relation.