En cinquante ans, les pensées écologiques se sont instillées dans chaque domaine de la vie sociale. Elles sont aujourd’hui les matrices surplombantes qui orientent un nombre croissant d’esthétiques, de pratiques, de discours, et surtout d’imaginaires. Si d’apparence les voix actuelles de la sensibilité écologique peuvent sembler uniformes, cet essai démontre au contraire leurs multiples ramifications ainsi que les coalitions et conflits qui émergent au nom de la préservation du Vivant. Plus particulièrement, l’auteur analyse la diffusion populaire en Suisse romande de nouvelles manières d’envisager la crise écologique et climatique en tant que crise de sens, de valeurs et d’une vision du monde.A travers l’étude de cas des vignobles avec le succès de la biodynamie, de la fascination autour de traditions animistes amazoniennes, de mouvements urbains de décroissance et de désobéissance civile, des programmations de musées et de théâtres ainsi que des milieux académiques, cet ouvrage analyse les nombreuses voix qui se tissent entre elles en arborescence, et prônent un retour subtil d’une dimension « religieuse » ou « spirituelle » face à Gaïa ainsi que dans la redéfinition de modes de vie durables.